La psychothérapie à Caen : questions fréquentes
Quelle est la différence entre le psychiatre, le psychologue et le psychanalyste ?
Elle est radicale ; certes les trois s’occupent du psychisme, mais leurs manières d’envisager ce psychisme diffèrent radicalement.
Pour le psychiatre, qui est un médecin, le psychisme est essentiellement un corps (cerveau, neurones, nerfs, etc.). Il a donc appris (c’est en cela qu’a consisté son diplôme de médecine) à envisager et à traiter le psychisme d’une manière essentiellement chimique, c’est-à-dire avec des médicaments.
Quels effets cela a-t-il ? Qu’un traitement chimique ait des effets sur le corps, y compris sur le psychisme, cela est indéniable. Il suffit de boire un verre d’alcool pour s’en persuader ! Pour autant, dès l’arrêt du traitement, les effets chimiques - tout comme ceux de l’alcool - se dissipent, et le psychisme retourne immédiatement à son état antérieur (voire à un état pire, c’est-à-dire à une sorte de gueule de bois médicamenteuse). En d’autres termes, les pulsions, les inhibitions, l’angoisse et les symptômes qui ont leurs racines profondes dans l’inconscient, peuvent certes être apaisées, mais pas réellement résolues par le médecin, fût-il psychiatre.
Le psychologue, quant à lui, a appris son métier à l’Université, dans une faculté de psychologie. Or la psychologie est depuis Platon et Aristote, puis Bergson et les nouvelles écoles de psychologie, une science de l’esprit : c’est-à-dire une science dérivée de la philosophie. En ce sens, l’inconscient n’y a pas sa place et le psychisme est essentiellement envisagé par le psychologue sous l’angle de la conscience.
Or comme l’a depuis longtemps souligné Freud et la psychanalyse, la conscience raisonnée, fût-elle extrêmement compréhensive, n’a aucune emprise sur les rêves, les lapsus et les actes manqués, c’est-à-dire sur les formations de l’inconscient. Pour s’en rendre compte, on a tous fait l’expérience d’essayer de se raisonner par rapport à ses symptômes et on s’est tous au moins une fois, promis de ne plus s’abandonner à ses pulsions : ça marche un moment, puis très vite l’inconscient reprend le dessus sur le conscient. Là encore, les pulsions, les inhibitions, l’angoisse et les symptômes prenant leur source dans l’inconscient, peuvent certes être apaisées, mais ne peuvent pas être réellement traitées par le développement de l’esprit raisonné et de la conscience, même avec l’aide d’un psychologue.
Seul le psychanalyste est réellement formé à cette écoute, pour la simple raison que seule sa pratique est fondée sur l’expérience de l’inconscient, et ce, au travers de sa propre cure analytique : là, il a réellement expérimenté - non dans les livres, les magazines, ou par ouïe-dire -, la force des pulsions et des formations de l’inconscient : il les a écouté, puis entendu au travers de ses rêves, lapsus, actes manqués. Ce n’est qu’à ce prix que l’on peut réellement dénouer les inhibitions, les angoisses et les symptômes les plus profondément enfouis dans l’inconscient. C’est à ce prix que le psychanalyste peut réellement les entendre et les dénouer chez et avec d’autres patients.
Les séances de psychanalyse sont-elles remboursées par la Sécurité sociale ?
Non, les séances de psychanalyse ne sont pas remboursées par la sécurité sociale. Et je serai très clair : en aucun cas !
Pourquoi ? Eh bien d’abord, et tout simplement, parce que la Sécurité sociale, elle-même, l’interdit !
En conséquence, si vous trouvez un psychanalyste qui se dit « être remboursé par la Sécurité sociale », c’est qu’il est médecin (psychiatre ou généraliste) et qu’il fait passer son acte analytique comme un acte médical. C’est donc, premièrement, qu’il se ment à lui-même (il n’est pas, en vérité, psychanalyste, puisqu’il refuse d’assumer les conséquences de son acte), deuxièmement qu’il ment à la Sécurité sociale (certes pour que vous puissiez vous faire rembourser), mais troisièmement et surtout, qu’il vous ment à vous, puisqu’il vous fait soutenir ce mensonge.
Dans ce cas votre psychanalyse - si toutefois psychanalyse il y a vraiment - est très mal partie ! En tout cas, ce n’est pas de cette oreille que j’entends la pratiquer.
Quel est le prix des séances que vous pratiquez ?
Le prix des séances de psychanalyse est adaptable à toutes les bourses.
Pour donner un ordre d’idée assez simple, on peut dire qu’en moyenne le prix d’une séance peut s’évaluer à peu près à 1 € la minute.
Ce qui ne veut pas dire que vous pouvez partir au bout d’une minute en payant 1 €.
Ce que cela veut dire, par contre, c’est qu’il y a d’abord un moyen assez simple d’adapter le prix des séances à toutes les bourses, c’est celui de pratiquer des séances en fonction des disponibilités financières de chacun :
Prix des séances
(Barème indicatif)
Durée Prix
20 mn 20-30 €
30 mn 30-40 €
40 mn 40-50 €
50 mn 50-60 €
Bien entendu, c’est ici un ordre d’idée. En pratique, selon les cas et les possibilités financières de chacun, la durée et les prix des séances peuvent s’inverser : vous pouvez faire des séances longues à un prix très bas ou des séances courtes à un prix plus élevé ; mais il faut reconnaître que c’est tout de même rarement le cas.
Quelle est la durée des séances que vous pratiquez ?
Comme je l’ai dit à propos du prix des séances, leur durée peu varier de 20 à 50 minutes. Cette variation s’explique soit en fonction des disponibilités financières du patient, soit en fonction de ses disponibilités de temps (emploi du temps chargé, etc.) ou soit en fonction de la structure inconsciente de l’analysant ou de la configuration d’une séance particulière.
À combien de séances dois-je venir par semaine ?
À autant que vous le souhaitez : disons qu’un rythme de deux fois par semaine, c’est déjà bien.
Quelle sera la durée de mon analyse ?
La véritable question n’est pas celle de la durée de l’analyse, mais celle de la rapidité avec laquelle on arrive à obtenir la libération des inhibitions, des angoisses ou des symptômes auxquels vous êtes confronté. Là, ça peut aller très vite : disons entre six mois et deux ans.
À partir de ce moment-là, vous pouvez choisir soit d’arrêter votre analyse, soit de continuer.
Et l’on peut choisir de continuer l’analyse pour différentes raisons : d’abord parce que l’on se rend compte que c’était notre névrose, et non pas le prix des séances ou notre emploi du temps serré, qui nous rebutaient à venir aux séances. Par conséquent, on peut ensuite facilement pousser plus loin son analyse, afin d’accroître ainsi le degré de liberté de sa parole. Enfin, il se peut que l’on envisage, à un moment de son analyse, la possibilité de devenir soi-même psychanalyste ; d’écouter, à son tour, la parole d’un analysant. Si ce désir d’inconscient se fait jour, il est logique et agréable de pousser sa cure analytique dans ses derniers retranchements.
Dois-je obligatoirement m’allonger sur votre divan ?
Non, cela n’a rien d’obligatoire ; mais il vrai que c’est tout de même mieux pour votre confort.
Dois-je obligatoirement payer en liquide mes séances de psychanalyse ou puis-je payer par chèque ?
C’est comme vous voulez.
Avez-vous des diplômes ? Que faisiez-vous avant d’être psychanalyste ?
Oui, j’en ai, disons comme tout le monde ; du moins comme la plupart des gens, puisque le système éducatif français ne laisse quasiment personne s’en échapper sans diplôme. Avant d’être psychanalyste j’étais educatrice ; mais depuis maintenant bien longtemps (une bonne vingtaine d’année), mon désir s’est uniquement orienté vers la pratique de la psychanalyse. C’est désormais mon unique métier.
Néanmoins - et c’était peut-être là la véritable question -, il est nécessaire d’être très clair à ce sujet : il n’existe pas (en aucune façon) de diplôme de psychanalyste et j’espère même qu’il n’en existera jamais. Pourquoi ?
Parce que la psychanalyse est une pratique (elle ne s’apprend pas à l’école ou à l’Université) et c’est, en outre, une transmission : la pratique de l’écoute des formations de l’inconscient se transmet au cours de la cure analytique, sur le divan d’un psychanalyste.
Un psychanalyste est donc d’abord et avant tout quelqu’un qui a lui-même suivit une psychanalyse, et ce, généralement, pendant de longues années. Assez en tout cas pour savoir qu’en écoutant d’autres patients - qui, comme lui, ont eu a un moment de leur vie un problème inconscient à résoudre -, il sera à même de les engager à trouver leurs propres voies dans la résolution de leurs propres conflits psychiques.
Puis-je vous faire confiance ?
Le psychanalyste est dit neutre et bienveillant. Encore faut-il préciser que ce sont là deux adjectifs qui se réfèrent à son inconscient.
Je veux dire par là que ce n’est pas parce que vous êtes sympathique, que vous êtes nécessairement psychanalyste !
À l’inverse, cela ne veut pas dire non plus que parce que je suis psychanalyste, je me tairai nécessairement pendant toute la séance, ou que je ne vous embêterai pas avec certaines questions qu’il me plaira de vous poser ou certaines remarques qu’il me plaira de vous faire observer.
Mais malgré tous les petits tracas inhérents à toute cure analytique, vous pouvez avoir une entière confiance dans le psychanalyste : vous pouvez et d’ailleurs vous vous engagez à respecter la règle fondamentale de la psychanalyse, c’est-à-dire à dire, à parler, tout ce qui vous passe par la tête au moment même où vous êtes dans le cabinet de votre psychanalyste ; et ce, peu importe si ce que vous avez à dire vous paraît difficile - soit que vous le jugiez immoral, trivial ou stupide, ou encore trop intime. Le psychanalyste s’engage, quoique vous disiez, à ne porter aucun jugement moral ou de valeur, sur ce que vous dîtes. Vous pouvez être certain(e) qu’il est totalement acquis à votre cause.
Existe-t-il un ordre des psychanalystes ?
Il n’y a ni ordre ni diplôme de psychanalyste. Encore une fois il faut être bien clair : toute institution ou association se réclamant d’un « Ordre » ou d’un « Conseil supérieur » de la psychanalyse ou des psychanalystes est une institution ou association qui se constitue sur fond d’imposture !
Par contre, il existe un grand nombre d’Associations et d’Écoles de psychanalystes, de tailles très diverses, et qui regroupent des psychanalystes qui, tout simplement, éprouvent le désir de travailler ensemble. Elles sont généralement elles aussi neutres et bienveillantes et aucune n’aurait d’ailleurs la prétention de chapeauter les autres au point de constituer un « Ordre » ou un « Conseil supérieur » de la psychanalyse ou des psychanalystes en général.
Qu’est-ce qu’un charlatan en psychanalyse ?
Je répondrai très simplement et de manière qui paraîtra peut-être à certains très surprenante : mais plus un psychanalyste affiche de diplômes et de titres, moins vous devez lui faire confiance en tant que psychanalyste.
Lorsque vous lisez sur une plaque en bas d’un immeuble ou dans une publicité :
Dr J Dupont
Psychiatre, psychologue, psychanalyste, et sexologue bilingue.
Diplômé en relations de couples, enfants, adolescents, etc.
Vous pouvez être absolument certain que vous n’avez pas affaire à un psychanalyste. Ce sera peut-être une personne très sympathique, voire sérieuse dans son travail, mais ce travail ne sera certainement pas celui d’un psychanalyste.
Pour le bon mot, tous ces titres « à rallonge » que l’on voit dans les publicités ou sur les plaques au bas des immeubles, ça me rappelle la citation suivante:
« Je n’ai pas confiance dans un homme qui porte à la fois des bretelles et une ceinture : c’est quelqu’un qui n’est pas sûr de son pantalon ! »
Alors un psychanalyste qui rajoute des titres sur sa plaque, c’est quelqu’un qui, selon moi, « n’est pas sûr de son pantalon », c’est-à-dire qui n’est pas sûr de son inconscient : ce qui est tout de même très embêtant lorsqu’on se dit psychanalyste.
Qu’est-ce que l’inconscient ?
Pour le dire simplement : c’est le lieu de la vérité sur nous-mêmes. Cette vérité a généralement été refoulée depuis longtemps dans l’inconscient, mais elle peut faire retour à un moment de notre vie où les mécanismes de ce refoulement auront été ébranlés, notamment par des changements d’états dans notre vie professionnelle, sentimentale, familiale, sexuelle, etc., lesquels avaient finalement pris leurs racines et puisés leurs sources au plus profond de notre structure psychique inconsciente.
Or lorsqu’on ne peut plus refouler cette vérité, l’inconscient fait retour et s’engage alors une lutte contre cette vérité inconsciente, lutte qui nous assaille sous formes d’inhibitions, d’angoisses et de divers symptômes, qui resteront toujours incompréhensibles à la raison et à la rationalité des psychiatres, des psychologues et des philosophes.
Seule la méthode psychanalytique, par la libre association (par les paroles de la vie quotidienne, les lapsus, les actes manqués), et surtout par l’analyse des rêves et des souvenirs infantiles, est capable de dénouer l’inconscient et de nous réconcilier ainsi avec cette vérité libératrice.
P.-S.
Si vous avez d’autres interrogations à propos de la psychanalyse ou de la cure analytique, et auxquelles je n’aurai pas répondu dans cette Foire aux questions, n’hésitez pas à me les soumettre.